Les kana (仮名) sont l’un des deux systèmes qui constituent l’écriture japonaise.

Complémentaires au kanji, les kana ne sont pas des idéogrammes, mais forment un alphabet phonétique (chaque caractère correspondant à un son). Il y a deux sortes de kana: les hiragana (平仮名) et les katakana (片仮名), et ces deux alphabets comprennent chacun une cinquantaine de caractères. Chaque syllabe de la langue japonaise est représenté par un hiragana et par un katakana.

wa

ra

ya

ma

ha

na

ta

sa

ka

a

ri

mi

hi

ni

chi

shi

ki

i

ru

yu

mu

hu

nu

tsu

su

ku

u

re

me

he

ne

te

se

ke

e

n

wo

ro

yo

mo

ho

no

to

so

ko

o

La raison de ce dédoublement? C’est que les hiragana sont utilisés pour les mots d’origine japonaise, et les katakana pour les mots d’origine étrangère. Alors que les premiers sont formés de courbes, les seconds sont plus durs, plus carré (on pourrait dire que les hiragana sont les minuscules, et les katakana sont les majuscules, même si cette analogie n’est pas vraiment correcte).

S’il est vrai que les noms communs et noms propres peuvent s’écrire au moyen d’idéogrammes (que sont les kanji), quelle est alors l’utilité des kana? Une première raison est qu’il y a une quantité de mots-liens, de terminaisons de verbes, de particules grammaticales qui ne correspondent pas à une idée particulière et n’ont donc pas de kanji. Les hiragana sont utilisés pour combler ce manque. Ensuite, les kana sont également utilisés à la place de certains kanji rares ou peu utilisés et qui risqueraient de n’être pas compris. Enfin, au lieu de substituer les kana aux kanji difficiles, on écrit parfois en kana la prononciation du kanji. Par exemple, dans le cas de noms de lieu ou de personne (qui peuvent souvent êtres prononcés de différentes façons), on écrit souvent à côté le prononciation en kana: on appelle cela les furigana (振り仮名).

Alors que les kanji sont utilisés aussi (et d’abord) par les Chinois, les kana sont propres à la langue japonaise et l’on pourrait dire qu’ils reflètent l’identité japonaise.

raraaa

Mais quelle est l’origine des kana? Ceux-ci datent de l’Ere Heian (平安時代 Heian Jidaï, 794-1192). Les kanji (importés de Chine trois siècles plus tôt par des immigrants Coréens, voir ici), étaient alors utilisés de deux façons: comme idéogrammes pour leur signification, mais aussi comme symbole phonétique. Par exemple, pour écrire yo no naka ha (=”dans le monde…”), au lieu d’écrire 世の中は, l’on aurait écrit: 余能奈可波. Pour faciliter cette écriture phonétique, les hiragana furent inventés en simplifiant à l’extrême l’écriture manuscrite de certains kanji. Les katakana, quant à eux, naquirent de kanji dont on ne garda que quelques traits.

Pour terminer, je dirais que l’apprentissage des kana offre un excellent rapport “qualité-prix” dans le sens où ils permettent de comprendre pas mal de choses dans la vie courante, pour un effort bien moindre que celui que requiert l’apprentissage des kanji.