Les “Chroniques Anciennes du Japon” sont rassemblées dans un ouvrage appelé kojiki 古事記, qui relate les mythes fondateurs du Japon.
Izanaki se sauvant du Pays des Morts, poursuivi par des ogresses mangeuses de pousses de bambou
Fête en l’honneur de la déesse Amaterasu, pour l’inviter à sortir de la grotte où elle se cache
Le Kojiki 古事記 raconte l’histoire des innombrables dieux japonais (les kami 神) qui peuplent les cieux et la terre. Etant écrit en koten 古典, c’est-à-dire en japonais ancien (correspondant en quelque sorte à notre latin), inutile de vous dire que la version originale est plutôt difficile à aborder. Les Japonais apprennent le koten à l’école, mais peu le pratiquent suffisamment que pour se lancer dans la lecture du kojiki. C’est pourtant bien dommage, car les histoires qui y sont racontées sont amusantes et permettent de découvrir le coeur de la culture japonaise.
Ce qui m’a permi, bien que ne connaissant rien au koten, de me lancer dans la lecture du kojiki est la parution d’une version en japonais moderne, pour enfants de l’école primaire. Aidé par les furigana (la prononciation des kanji difficiles), j’ai découvert ces histoires de kami, depuis l’apparition du monde jusqu’au début du règne du premier empereur du Japon, l’empereur Jimmu (Jimmu Tenno 神武天皇).
Il est amusant de remarquer que le début du Kojiki présente une certaine ressemblance avec les premières phrases du livre de la Genèse dans la Bible: l’univers était alors dans le chaos, et de ce chaos se sont séparés le ciel (ten 天) et la terre (chi 地). Mais à la différence de la Bible, les dieux apparaîssent ensuite un à un et peuplent le ciel. Ce sont d’abord des dieux “celibataires” (hitorimi 独り身), et puis des dieux en couple (danjo ittsui no kamigami 男女一対の神々).
Le dieu Okuninushi aide un pauvre lapin tout pelé, ce qui lui vaudra la main de la belle princesse Yakami
Commence alors l’histoire d’un couple de dieux considérés comme les dieux fondateurs du Japon, qui ont littéralement “enfanté” les milliers d’îles qui forment le Pays du Soleil Levant. Il s’agit de Izanaki et Izanami (Izanaki-no-mikoto イザナキの命 et Izanami-no-mikoto イザナミの命), qui ont décidé à deux d’“enfanter le pays” (kuni wo umidasu 国土を生み出す) par leur union physique.
Apres eux vient l’histoire de la déesse Amaterasu (Amaterasu omikami アマテラス大御神, littéralement: la grande déesse qui illumine les cieux) et de son frère, Susanoo (Susanoo-no-mikoto スサノオの命). Et ainsi de suite, les histoires de dieux se succèdent, dont par exemple l’histoire de Okuninushi et le lapin, ou encore celle de Hoori-no-mikoto et de la fille du dieu de la mer, la belle princesse Toyota…
L’ouvrage que j’ai lu contenait en outre un tas de note interéssantes expliquant en des mots simples certains détails que je n’aurais pas compris autrement. Voilà donc un livre passionnant pour le japonophile en herbe!